Foin de Crau AOP : le préféré des animaux
La fenaison
L’exploitation classique de la prairie de Crau consiste en trois coupes fauchées et une quatrième coupe qui est pâturée durant la période hivernale, d’octobre à fin février, par les moutons de retour de la transhumance dans les Alpes.
La première coupe a lieu début mai et dure jusqu’à la fin du mois. C’est la coupe la plus abondante des trois : elle représente la moitié de la production. C’est un foin long et riche en graminées, destiné surtout à l’alimentation des chevaux et à l’engraissement des bovins.
La seconde coupe a lieu fin juin-début juillet, soit environ 50 jours après la première. Le foin y est moins abondant : 30 % de la production. Équilibrée, cette coupe est principalement destinée à l’alimentation des chevaux d’élevage, des vaches et des brebis laitières dont elle accroît les performances laitières.
Enfin la troisième coupe débute mi-août pour se terminer mi-septembre, soit environ 45 à 50 jours après la seconde. Cette coupe représente 20 % de la production. Il s’agit de la coupe la plus riche en légumineuses. Elle est essentiellement utilisée pour les brebis et les chèvres laitières d’élevages fromagers de qualité AOP car le Foin de Crau est connu pour favoriser la production d’un lait riche en matières grasses.
Le cycle d'exploitation des prairies de Crau
L'interdépendance entre la production de foin et l'élevage ovin
Le rendement total obtenu pour les trois coupes varie de 7 à 10 tonnes par hectare et par an.
Grâce à un savoir-faire ancestral, les agriculteurs ont mis au point des méthodes de culture reconnues. Le foin de Crau se récolte de mai à septembre, sous des conditions climatiques favorables par rapport à d’autres régions plus arrosées. Le terroir permet une fenaison et un séchage plus rapides grâce à une insolation et une ventilation importantes. Il n’y a pas en Crau de séchage artificiel, tout est séché au soleil !
Le saviez-vous ?
Les 4 phases de la fenaison
1 • Le fauchage : c’est la coupe du fourrage au stade de pousse optimum (30 à 35 jours de repousse) alliant une bonne quantité de biomasse et une bonne valeur alimentaire. Elle est réalisée de préférence le soir ou le matin tôt quand il n’y a pas de rosée à l’aide d’une faucheuse rotative à disques ou à tambours.
2 • Le séchage :
Le fanage : cette opération consiste à retourner le fourrage pour faciliter le séchage de l’herbe après la fauche. Elle peut être répétée plusieurs fois si nécessaire, en fonction de la densité de la masse fourragère récoltée. Elle est réalisée à l’aide d’une faneuse, une fois la rosée disparue (à partir de 10 heures du matin) et avant que le foin ne soit trop sec. Le fanage n’est souvent pas nécessaire en deuxième coupe.
L’andainage : il consiste à rassembler le fourrage préalablement séché en plusieurs andains de forme la plus régulière possible afin de permettre un pressage régulier. Cette opération consiste à soulever le foin pour une meilleure aération et un meilleur séchage. Il permet aussi de limiter le contact du foin avec le sol, évitant le plus possible les remontées d’humidité. Ce travail est réalisé avec un giro-andaineur, un râteau soleil ou un râteau à tapis. Pour accélérer le temps de séchage, il est conseillé de faire des petits andains dans un premier temps, puis de les doubler juste avant le pressage.
3 • Le pressage : le pressage en Crau est fait uniquement en balle carrée, il n’y a pas de Foin de Crau AOP en balle ronde. Nous pouvons caractériser le format des balles en 3 catégories : les petites balles (30 à 35 kg avec 2 ficelles), les balles matelas (160 à 240 kg avec 4 ficelles) et les grosses balles (de 300 à 600 kg avec 4 à 6 ficelles).
Les largeurs des balles sont 45 à 50 cm (petites balles), 80 cm (balles matelas) et 80 ou 120 cm (grosses balles).
Afin de mécaniser la manutention des petites balles, elles sont vendues majoritairement en paquets de 12 à 14 balles soit 2 rangées de 6 balles ou 7 balles. La mise en paquet est effectuée par des groupeurs de balles au moment du pressage ou juste après.
4 • Le stockage : le foin doit être stocké en meule, le jour même ou au plus tard dans les 24 heures qui suivent le pressage, en étant isolé du sol et des murs du lieu de stockage comme indiqué dans le cahier des charges de l’AOP.